Claire, chargée d’accompagnement à l’emploi, vous raconte le parcours de Madame N.
Je vous présente Madame N, arrivée en France en septembre 2018, elle habite en quartier prioritaire avec son mari et leurs 3 enfants. Madame intègre le PLIE en mars 2019, elle a 31 ans. Elle a suivi sa scolarité à Conakry, jusqu’en Terminale. Son souhait est de devenir Aide-soignante, elle est déjà inscrite au concours d’entrée à l’IFAS mais elle appréhende car elle n’a aucune expérience en France.
Dans un premier temps, je propose à Madame de faire une PMSMP d’ASH – Agent de Services Hospitaliers dans une maison de retraite afin de découvrir le secteur en France et confirmer son projet. Elle est très stressée et a besoin de reprendre confiance en elle. Elle fait son stage en mai 2019, le bilan est bon et Madame est toujours aussi motivée. Elle reste inquiète à l’idée de passer le concours.
Pour essayer de faire baisser la pression, je lui propose de travailler comme ASH dans un premier temps pour acquérir de l’expérience, la rassurer sur ses compétences et sécuriser son parcours. Pour se préparer elle participe à des réunions d’informations sur le métier, une formation sur les soins du patient et un atelier sur les droits et devoirs du salarié proposé par les Chargées de Relations Entreprise du PLIE.
Après avoir repris confiance en elle, elle fait des remplacements de juillet 2019 à novembre 2020. Elle n’a pas abandonné pour autant son idée de concours et le rate de peu en juin 2019 puis en juin 2020. Face à ces échecs, Madame ne baisse pas les bras et reste déterminée à concrétiser son projet. Je lui propose de s’inscrire à tous les concours des villes situées à moins d’une heure de Nantes. Elle accepte et réussi au concours d’Ancenis.
Elle entre en formation en septembre 2021 ! Quelques semaines après cette rentrée tant attendue, je fais un point avec elle. Elle me confirme que tout va bien…
Véronique, chargée d’accompagnement à l’emploi, vous raconte le parcours de Madame P.
« Je vous présente Madame P., maman de 2 enfants, venue du Burkina Faso pour rejoindre son mari. Madame n’a jamais été scolarisée, elle parle bien le français mais ne sait pas écrire. Au Burkina Faso, elle a tenu un salon de coiffure et de massage pendant 14 ans, elle a aussi travaillé au sein d’une brasserie.
Madame P. a 41 ans quand elle intègre le dispositif d’accompagnement renforcé, le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) en janvier 2019, elle est très motivée, son souhait est de travailler auprès des personnes âgées. La première démarche que je l’invite à faire est de se renseigner auprès de la halte-garderie « Graines d’étoiles » afin d’avoir un mode de garde occasionnel pour son fils.
Nous travaillons ensuite son CV. La réception de son titre de séjour lui permet de s’inscrire à Pôle Emploi. Je lui propose ensuite une évaluation linguistique auprès d’Espaces formation et une évaluation au passage du permis de conduire auprès de Cap Formation. Elle se mobilise sur chacune des actions proposées.
Le projet professionnel de Madame P. est défini, elle participe en juin 2019 à une information collective de présentation des métiers d’Agent des services hospitaliers et Agents de soins (ASH), ainsi qu’à une visite de maison de retraite. Elle participe aussi à l’atelier « Droits et devoirs du salarié » pour comprendre le contrat de travail, le bulletin de salaire… Ces actions organisées par les chargées de relation entreprises du PLIE lui permettent de se rendre compte des conditions de travail dans ce secteur.
Un financement par le Fonds d’aide, lui permet de suivre une formation linguistique avec Cap formation en 2020. Cette même année, elle obtient son permis de conduire.
En mai 2020, elle signe un CDD d’aide à domicile et passe en CDI en septembre 2020. Après 6 mois de contrat CDI, la situation étant stabilisée, nous mettons fin à son accompagnement. En 2 ans, Madame P. aura avancé étape par étape vers un emploi durable. »
Delphine, chargée de relation entreprises, vous raconte le parcours de Madame E.
Je vous présente Madame E. qui a 37 ans et élève seule deux jeunes enfants. Elle a une formation de couture dans son pays d’origine et aux métiers du nettoyage en France. Elle démarre son accompagnement au dispositif d’accompagnement renforcé, le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) en mai 2020, je la suis dès juin 2020 dans le cadre de la médiation emploi.
Madame E. souhaite travailler comme agent de soins hospitalier (ASH), je l’oriente donc vers un de nos partenaires pour un stage. Les retours sont bons mais soulignent des difficultés en Français qui l’empêchent de bien comprendre les consignes de travail. Pourtant Madame E. doit travailler et ne peut pas se permettre de suivre des cours…
Elle accepte nos propositions de mises en relation sur des postes d’agent de nettoyage et d’agent polyvalent de restauration. Elle cumule trois CDI à temps partiel. Elle demande à travailler davantage mais les retours des différents employeurs renvoient toujours aux difficultés linguistiques qui ne permettent pas de mettre Madame en face à face avec la clientèle.
J’aborde le sujet des cours de français à plusieurs reprises et malgré ses réticences, elle finit par accepter. Grâce à un financement du Fonds d’aide du PLIE elle démarre en mai 2021. Ses employeurs acceptent d’aménager ses horaires pour lui permettre de suivre les cours. Elle termine sa formation en août. Je la revois en septembre, ses progrès sont énormes ! Elle a aussi gagné en confiance et est plus assurée. Je la sens prête à travailler au contact de clients.
Je lui propose un poste à temps plein dans une grande chaîne de restauration rapide, elle est partante. J’appelle le directeur et lui présente le parcours de Madame sa volonté de s’en sortir, les retours positifs de ses employeurs… Il souhaite la rencontrer. Elle commence un mois plus tard après avoir démissionné de ses CDI qui ne lui apportaient que quelques heures de travail.
Après sa période d’essai, le directeur m’appelle pour m’annoncer qu’il confirme le CDI. Quelques mois plus tard, elle est mutée sur Rezé, tout proche de chez elle. Elle est heureuse et bien intégrée. C’est désormais Mme O, une amie de Mme E, également accompagnée par le PLIE, qui a pris conscience des bénéfices d’une formation en français.. Elle commence bientôt !
Magali, chargée de relation entreprises vous raconte le parcours de Madame A.
“Je vous présente l’histoire de Madame A, femme de 52 ans, originaire de Côte d’Ivoire. Arrivée en France en 2019 avec son mari et ses deux enfants, elle est alors hébergée avec toute sa famille chez sa sœur. Elle a pour bagages, entre autres, une expérience professionnelle et une formation d’aide-soignante en Italie.
Elle se débrouille pour trouver du travail mais ne décroche que de courtes missions de 2 à 3 jours en tant qu’agent des services hospitaliers (ASH) pour des maisons de retraite. Son mari ne travaillant pas, la situation financière devient compliquée.
Lorsqu’elle dépose ses CV, elle essuie des réponses comme « on vous rappellera » sans jamais être rappelée. Conseillée par une amie, elle se rend à la Maison de l’emploi de son quartier. Elle entre dans le dispositif PLIE le 3 janvier 2020, je la rencontre quelques jours plus tard.
Rapidement, grâce à notre réseau de partenaires d’EHPAD, elle démarre des missions d’agent de soins le 17 février 2020 et effectue des remplacements jusqu’en août 2021.
Elle travaille à temps plein. Elle prend conscience que le travail d’aide-soignante en France demande d’autres compétences que celles qu’elle a pu valider par son expérience et sa formation en Italie. Pourtant elle n’envisage pas de se former en France en raison de son faible niveau à l’écrit.
En attendant, grâce à son emploi sa situation personnelle change : elle obtient un logement pour sa famille.
Parallèlement, nous l’accompagnons dans sa démarche de traduction de son diplôme étranger dans l’objectif de le faire valider en France et finalement elle dépose un dossier pour la formation d’aide-soignante.
L’employeur envisage de pérenniser le contrat de madame A. par un CDI. Il l’encourage à aller vers la formation d’aide-soignante et la rassure sur ses capacités. Le projet fait son chemin… Madame entre en formation en septembre 2021.
A sa sortie de formation, son employeur l’attend !
Madame A avait de réelles compétences, notre accompagnement sur les recherches d’emploi, un soutien et la mise en réseau ont fait le reste !”
Catherine, chargée d’accompagnement au PLIE vous raconte le parcours de Madame B
“ Je vous présente Madame B. arrivée en France il y a plus de huit ans. Elle a 57 ans quand elle commence un accompagnement renforcé avec moi. Elle vit en couple avec des enfants à charge. Sans revenus le couple est hébergé temporairement. Madame B. arrive avec l’envie de travailler coute que coute, « n’importe où », du moment qu’elle puisse avoir un revenu pour faire avancer ses démarches de demande de logement et stabiliser sa vie de famille. En parallèle, elle doit faire une demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), pour des problèmes de santé. Je l’accompagne sur ces deux priorités.
Octobre 2018 elle commence à travailler dans l’aide à domicile en contrat d’insertion dans une association intermédiaire. Elle obtient sa RQTH au bout de quelques mois. Sa demande de logement, elle, n’avance pas. Sa situation administrative, si elle lui permet de travailler, ne permet pas d’accéder à un logement stable. La Ligue des Droits de l’Homme est sollicitée et permet à Madame B. d’obtenir un récépissé plus long, six mois.
Malheureusement un évènement familial la contraint à quitter le logement temporaire qu’elle occupait. Elle quitte Nantes, direction Bordeaux chez sa fille. C’est la crise sanitaire, Madame B. est en activité partielle, son contrat se termine en octobre 2020.
Décembre 2020, elle suit des cours de français avec l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII). Elle participe à un Café de l’emploi organisé par l’ATDEC avec des employeurs du secteur des services à la personne, elle se voit proposer deux CDI ! Elle démarre en mars 2021 à 20 heures par semaine puis monte en charge et passe à 30 heures par semaine dès le mois de juin. Elle se projette et se lance dans l’idée de passer son permis de conduire pour gagner en autonomie et faciliter son quotidien professionnel et personnel bien sûr. Je l’accompagne pour ouvrir son compte personne de formation (CPF) et envisager une aide financière.
Le parcours de Madame B. continue mais l’accompagnement avec moi se termine en novembre 2021 après une belle évolution et beaucoup de détermination à traverser les épreuves. »